Réfugiés, la discorde à vingt-huit

Profitant de la réunion du mini-sommet informel, Matteo Salvini accentue sa pression. Le Lifeline, un navire affrété par une ONG allemande, connait actuellement le même sort que l’Aquarius et attend en pleine mer l’ouverture d’un port avec 239 réfugiés à son bord. Au ministre italien qui parlait il y a quelques jours de cargaison de « chair humaine », l’ONG a répliqué « nous n’avons pas de viande à bord, seulement des humains », l’invitant à venir voir par lui-même en concluant « vous êtes le bienvenu ! ».

Où va l’Europe ? les qualificatifs nous manquent

L’ère des consensus européens est terminée, celle des divergences qui s’accentuent a débuté. Deux grands sujets font désormais l’objet de profondes dissensions, l’attitude envers les réfugiés tient la vedette et une discussion sur la stratégie de désendettement pointe timidement. Circonstance aggravante, ils sont liés entre eux. Tout juste colmatée sans être réglée, un rebondissement sous la forme de la crise grecque était craint, mais c’est à un délitement de l’Europe auquel on assiste, l’Italie menant la danse.

Une stabilité précaire et pas destinée à durer

Qu’attendre de la situation si, ni les dirigeants allemands, ni les partis du nouveau gouvernement italien ne veulent évoluer ? Certes, aucun d’entre eux n’a l’intention de déclencher la sortie de l’euro du pays, mais c’est pourtant bien ce à quoi ils pourraient contribuer. Et plus vite qu’ils ne le pensent, ne laissant pas le temps à la nouvelle équipe italienne de préparer la mise en œuvre de son plan B, l’émission d’une monnaie parallèle en euros, qui pourrait la différer au moins un temps tout en redonnant des marges de manœuvre.